18 avril 2023
  • Campus Montréal
  • Vie étudiante

30 ans d’engagement au sein du Collège

Le service des communications a rencontré Jocelyn « Jo » Béland, surveillant au Collège Stanislas depuis 30 ans, afin qu’il nous parle de sa carrière et de son expérience à Stanislas. 

  • Pouvez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Jocelyn Béland, je suis un québécois pure laine dans un établissement français. 

  • Est-ce que vous pouvez nous parler de votre parcours à Stanislas ?  

Je suis arrivé ici en 1993, ça fait déjà une trentaine d’années. J’ai commencé avec les CM2 pour la première année et par la suite j’ai travaillé avec les 3èmes, les Secondes, les Premières et les Terminales. Il y avait 4 niveaux dans la même salle d’accueil à l’époque, qui était la salle en dessous de la bibliothèque. En bref, j’ai passé 29 ans avec les plus grands.  

J’ai fait plusieurs choses connexes à Stanislas. J’ai été entraîneur de ballon sur glace, un sport qui ne se fait plus ici, mais qui était très populaire. Nous avons eu la chance de gagner 6 championnats canadiens avec les filles. Nous avons représenté Stanislas dans le Canada. L’équipe des garçons était d’abord dirigée par Monsieur Laverdure qui a gagné 3 championnats canadiens avec eux. Ensuite j’ai repris l’équipe des garçons avec lesquels nous avons gagné des médailles de bronze et d’argent pendant 7 ou 8 ans. Le ballon sur glace a représenté 15 années de ma carrière. Après cela, j’ai été entraîneur de hockey juvénile pour les U17.  

À travers mes années, j’ai également fait les sorties des élèves à New York, à Boston etc. Pendant une dizaine d’années, je faisais des sorties au ski avec les élèves de Première et Terminale. C’était une autre époque, maintenant on ne part plus avec les élèves. 

  • Comment est-ce que vous accompagnez les élèves au quotidien ?  

Ici, nous les encadrons et nous les aidons dans leur développement d’études ou alors leur développement personnel. Nous ne sommes pas seulement des surveillants, nous sommes aussi des éducateurs et des intervenants psychosociaux. Ça fait plusieurs années que je travaille dans cet établissement scolaire et il est important pour moi d’être à l’écoute des élèves car certains peuvent avoir besoin d’une attention particulière. Nous sommes tous à leur écoute, et cela évite aux élèves de se retrouver seul ou de parler à quelqu’un qui ne connaisse pas à l’extérieur de l’école. 

  • Au fil des années vous avez réussi à développer une relation de confiance avec les élèves ?  

Oui, et comme ça fait longtemps que je suis ici, j’ai connu les sœurs, les frères, les cousins de toutes ces familles-là. Par exemple, il y a une élève qui est venue me voir la semaine passée et cela faisait 12 ans qu’elle était partie du Collège. En passant près d’ici, elle est venue me dire bonjour. Il y a 125 élèves qui partent chaque année, donc ça fait 30 ans qu’il y a 125 élèves que je connais. J’en ai partout sur la planète. J’ai été en Europe, à Cuba, à Québec, à Saint-Eustache, à Laval à la rencontre des anciens élèves de Stan. Ils me reconnaissent encore tous même si parfois j’oublie leur nom, mais je reconnais toujours leur visage.  

  • Est-ce qu’il y a une anecdote, un évènement particulier que vous avez vécu à Stanislas et dont vous aimeriez nous parler ?  

L’évènement qui me touche le plus est lorsque les élèves viennent me voir et me disent que j’ai aidé à leur développement. C’est vraiment ce qui me touche le plus. 

  • Qu’est-ce que le Collège Stanislas représente pour vous ?  

C’est 30 ans de ma vie. Le Collège s’est comme une famille. C’est sûr que beaucoup de personnes sont parties à la retraite et moi je suis dans ce groupe d’âge là, donc là nous sommes vers la fin. Il y a beaucoup de nouveaux membres du personnel à l’école. J’ai connu beaucoup de gens qui sont partis dans les derniers 5-10 ans. Nous aimons notre travail, mais c’est normal aussi que nous ayons envie de vivre autre chose. Aujourd’hui, je pars la tête haute. 

  • Qu’est-ce qui vous a motivé à venir travailler à Stanislas ? 

C’était un concours de circonstances. À l’époque, j’étais arbitre en chef dans les sports au Québec. Lors d’un championnat provincial organisé par Stanislas et j’étais responsable des coordinateurs, des marqueurs, des arbitres, en bref de tout le fonctionnement du championnat. Monsieur Tremblay, qui était responsable de la surveillance, m’a demandé de lui transmettre mon CV car il a vu que j’avais de bonnes aptitudes pour être responsable d’un groupe d’adolescents. Il m’a rappelé assez rapidement et c’est comme ça que l’aventure a commencé. Et 30 ans après je suis toujours là. 

  • Est-ce qu’il y a un message que vous souhaiteriez faire passer aux élèves avant votre départ ?  

Le message que je veux leur faire passer est la persévérance. Je suis heureux de voir que certains jeunes ont accès à plus de ressources aujourd’hui mais j’aimerai qu’ils gardent à l’esprit le goût de l’effort. Il faut persévérer dans la vie pour avoir ce que l’on veut.  

  • Comment avez-vous vu le Collège évoluer au fil des années ?  

Le Collège a beaucoup évolué. Aujourd’hui, il y a beaucoup plus de monde au sein de l’établissement, c’est un peu plus difficile de réunir tout le monde pour faire des évènements tous ensemble. À l’époque, nous étions une plus petite équipe donc c’était plus facile pour se réunir. Mais je suis heureux qu’il y ait des évènements organisés pour le personnel comme la soirée crêpes qu’il y a eu dernièrement. Ce genre d’évènement te permet de discuter avec des gens que tu ne connais pas et de tisser des liens. Ça facilite aussi la discussion avec les différentes personnes que tu peux croiser au quotidien.  

  • Pour finir, est-ce qu’il y a un message que vous souhaitez faire passer à vos collègues ?  

Je leur souhaite le plus de courage possible. La plupart ont vécu la COVID-19 et elle était difficile pour tout le monde. C’était la pire situation de notre travail, c’était très difficile. Nous avons tous changé individuellement, nous n’étions plus les mêmes personnes. Moi par exemple, je n’étais plus la personne disponible, entreprenante, joviale, toujours prête à les aider, car nous devions respecter certaines règles pour le bien de tous. À ce moment-là, j’avais 63 ans et je n’avais jamais eu de piqures ou de vaccins. J’avais très peur pour ma santé, c’était difficile pour nous les adultes mais nous étions là. Aujourd’hui, je souhaite que mes confrères passent à une autre étape et qu’ils restent enthousiastes. Je leur souhaite du courage pour les bonnes années qu’ils leur restent ensemble à Stanislas. 

Merci à Monsieur Jocelyn Béland d’avoir pris le temps de répondre à nos questions, et nous vous souhaitons bonne chance pour la suite. Le Collège Stanislas vous remercie pour votre implication et votre dévouement durant ces 30 dernières années.