23 septembre 2022
  • Campus Montréal

Entrevue avec Luc Phaneuf, enseignant d’Histoire-Géographie

Luc Phaneuf, enseignant d’Histoire-Géographie

Monsieur Luc Phaneuf, enseignant d’Histoire-Géographie depuis environ quatorze ans au Collège Stanislas, a réalisé au cours de l’été 2022 une traversée à vélo de Montréal à Percé, ce qui représente environ 1 300 kilomètres, en association avec Leucan afin de sensibiliser le public aux enfants atteints de cancers et de les soutenir eux et leurs familles. Il nous a donc accordé une entrevue afin de nous parler plus en détails de ce projet.

  • Pouvez-vous me parler un petit peu de vous ?

Monsieur Luc Phaneuf a été engagé il y a environ 14 ans au Collège Stanislas, initialement afin d’offrir le complément québécois Éthique et culture religieuse. Détenteur notamment d’une maîtrise d’histoire, il est par la suite devenu enseignant d’Histoire-Géographie. Monsieur Phaneuf est marié et père de cinq enfants, dont deux sont scolarisés au Collège Stanislas.

  • D’où vous est venue l’idée de faire cette traversée à vélo ?

Passionné de sports d’endurance depuis de nombreuses années, il a pratiqué la natation de haut niveau, le triathlon, les marathons. « J’aime les sports aérobiques, souffrants, individuels. J’ai vraiment besoin de cet espace de solitude, afin de gérer mon stress et de contempler ». Il a ainsi eu l’occasion de débuter une nouvelle expérience sportive en réalisant cette traversée à vélo, et avait comme une envie d’ailleurs. 

  • Quel était l’objectif visé en s’associant avec Leucan ?

Ayant eu une fille atteinte d’un cancer (en rémission depuis), il a souhaité s’associer avec Leucan afin de sensibiliser le public aux enfants atteints de cancers et de les soutenir eux et leurs familles. « Lorsque nous avons traversé cette épreuve de la maladie avec ma famille, Leucan a été présent et nous a soutenus. Je souhaitais donc redonner un peu de ce que nous avons reçu ».

  • Combien avez-vous amassé pour la cause ?

« C’est une belle découverte que j’ai faite en vivant au sein de la grande famille de Leucan, c’est que les êtres humains ont cette capacité d’actes spontanés d’amour, qui sont extraordinaires ». Au total, Monsieur Phaneuf a donc amassé 5 056$ pour la cause. « Ce qui m’a fait le plus plaisir, ça a été les dons spontanés sur la route. Cela m’a vraiment ému ».

  • Avez-vous quelque chose à ajouter ?

Monsieur Phaneuf a fait des rencontres absolument exceptionnelles, dont une en particulier. « À Matane, cherchant ma route, j’ai arrêté une voiture au hasard. Une dame baisse sa vitre, on échange et je lui explique ce pour quoi je pédale; émue, elle me confie avoir perdu récemment une nièce de 18 ans, du cancer.  Or, sa nièce, je la connaissais… il s’agissait d’Alexe Gagnon, une jeune de 18 ans absolument remarquable de résilience et de courage que j’avais rencontrée quelques fois dans des activités liées au cancer pédiatrique. Cette jeune femme m’avait beaucoup marqué, et je pédalais aussi pour elle… Quand la dame m’a appris qu’elle était la tante d’Alexe, nous avons tous deux versé des larmes, un moment de profonde communion spirituelle avec une inconnue ..» Cette rencontre, comme un signe du ciel, a confirmé le sens (spirituel) que j’avais donné à ma traversée.

Dans cette veine, M. Phaneuf parle ouvertement de l’importance de sa foi (chrétienne catholique) dans sa vie : elle a motivé son voyage, l’a porté et poussé dans les moments difficiles. Ces moments de souffrances, physique et mentale, il a essayé de les vivre en profonde communion spirituelle avec les enfants malades, passés, présents et futurs. Fait étonnant, il nous confie que les moments les plus difficiles de sa traversée ont été vécus une fois celle-ci complétée, alors que ses ressources physiques et mentales étaient épuisées : deux semaines durant, une fatigue généralisée et un grand abattement, des maux de dos, une douleur mystérieuse et lancinante dans le cou faisant craindre un diagnostic effrayant… jusqu’au rendez-vous chez sa docteure qui a chassé les gros nuages noirs, et permis le retour de la lumière. Ces deux semaines de combat physique et spirituel, confie-t-il, ont été parmi les pires de sa vie. Mais une fois relevé, il a repris l’entraînement sérieux, et rêve déjà à son prochain projet…

Tout considéré, M. Phaneuf estime cette traversée a confirmé chez lui une conviction profonde : notre temps sur Terre nous est donné pour aimer; elle lui a aussi enseigné qu’un vélo, le sport, ça peut aussi servir pour aimer, en servant une cause autrement plus grande et inspirante que le simple dépassement athlétique personnel.

Pour davantage d’informations sur Leucan ou pour un don : https://www.leucan.qc.ca/fr/.

Merci à M. Luc Phaneuf d’avoir pris le temps de répondre à nos questions.